Tuer des chiots pour survivre : réponse aux défenseurs des maltraitants
Par Perline, samedi 18 août 2012 à 03:33 :: Leurres et malheurs ::#211

Cela fait des mois que, en allant prendre le métro, passant devant des mendiants avec des jeunes chiots, je répète à mon entourage : "on ne les voit jamais avec des vieux chiens, que deviennent ces chiots ?".
Il faut dire que je vais toujours chercher mes chats dans une association qui se donne pour mission de surveiller les chats des rues : les stérilisant tous et remettant à la rue ceux qui peuvent l’être, gardant pour l’adoption ceux qui ne le peuvent pas.
Mes chats sont donc toujours âgés, issus de maltraitance, avec séquelles - physiques et psychologiques - plus ou moins graves, assez en tout cas pour qu’ils ne puissent pas vivre dans la nature seuls, au risque de leur vie.
Et c’est là, qu’en plein été, le Parisien fait un grand reportage sur ce problème, largement répandu, des chiots qui disparaissent pour laisser la place à d’autres chiots, titrant Trois chiots sauvés de l’asphyxie et Le lucratif trafic de chiots en plein Paris.
Sur la liste parisienne d’EELV Jacqueline défend les maltraitants.
Extraits
on peut constater aussi en se promenant dans Paris en été que des hommes et des femmes ne sont aidés par aucun des services sociaux en place et laissés à l’abandon tout comme leurs chiens sur le pavé de Paris.
Ces hommes et surtout ces femmes (plus nombreuses à faire la mendicité) sont souvent des ROMS.
Le scandale et le constat est toujours le même :
SDF, ROMS crèvent dans la rue, un service public qui ne fonctionne pas ou très mal, si mal qu’on se demande à quoi sert l’argent du contribuable en la matière, il serait peut-être temps de demander des comptes.
C’est encore une question de volonté politique.
Je réponds donc :
Bonjour,
Cette situation intolérable des roms dans la rue justifie-t-elle qu’à leur tour ils maltraitent et tuent des être vivants, des bébés en plus ?
Cet éternel argument - ne pas s’occuper de la maltraitance aux animaux sous prétexte de maltraitances aux êtres humains - reste un faux problème.
Aucune maltraitance n’est justifiable.
Quiconque est capable de nier la douleur d’un être vivant, nie celle de tous les êtres vivants, y compris les êtres humains.
C’est nier ce fait qui est intolérable.
C’est accepter que des mal lotis commettent ce qu’ils n’accepteraient pas qui leur soit fait à eux qui est intolérable.
C’est avec ce genre d’argument, de hiérarchisation des douleurs, qu’on admet l’inacceptable, en toute bonne conscience.
Cordialement.
Et voilà que, comme souvent avec ceux qui n’ont pas d’argument, l’attaque devient personnelle, la conscience politique, de l’écologie politique, inexistante.
Le Ven. 17 Août 2012 11:34:40 Jacqueline répond
_ Madame,
Vos propos montrent très clairement que vous n’avez probablement jamais connu la pauvreté et pire la misère, situation dans laquelle se trouvent ces personnes maltraitantes.
Sachez que pour ces personnes, le choix quotidien consiste à décider qui mangera le premier, de l’être humain ou de l’animal.
Pour les tous les autres bien nourris, ce choix ne fait partie du quotidien et c’est tant mieux, ils peuvent donc selon la place qu’ils occupent socialement agir utilement pour que la société riche de nos beaux pays occidentaux fassent en sorte que l’être humain et l’animal soient traités dignement.
Ma réponse :
Bonjour,
J’aime beaucoup les gens qui imaginent votre vie entière sans même parler du fond...
Si le choix est de savoir qui mangera le premier de l’être humain ou de l’animal, qu’ils ne prennent pas la responsabilité de l’animal.
Seuls dans la rue avec plusieurs enfants en bas âge, n’y a-t-il rien d’autre à faire que de récupérer, maltraiter puis tuer des animaux ?
Ensuite ce sera quoi pour apitoyer les passants ?
Mettre les enfants en avant ?
Et on dira que le choix quotidien justifie cela aussi ?
C’est au même choix que l’on se réfère pour justifier de la destruction des forêts - il faut bien que les peuples vivent - et de l’industrialisation à outrance - il faut bien que les pays "pauvres" aient les mêmes droits de polluer que les riches.
Il est temps de rester accrochés aux vraies valeurs de la vie, applicables à tous.
Et de s’occuper de tous en fonction de ces valeurs.
Nous sommes au bord du gouffre.
Des solutions demandent de la réflexion, la fuite en avant qui consiste à justifier l’injustifiable au nom des "nécessités" amène à faire un pas de plus en avant.
Et tomber au fond du gouffre.
Évidemment ces cours échanges ne permettent pas de longs développements, mais j’ajouterai pour ce mois de vacances deux petites choses :
Jacqueline indique que ce sont les ROMS qui sont souvent dans le cas exposé.
Quid des autres pauvres, dans la misère, qui n’utilisent pas la maltraitance ? Sont-ils moins à aider ?
Jacqueline accuse les pouvoirs publics de les abandonner "tout comme leurs chiens".
Il y a erreur, ce ne sont pas leurs chiens. Ce sont des chiots, et pour eux des objets qui leur permettent d’attendrir le passant,
Il n’est pas acceptable de mettre dans le même panier cette attitude et les nombreux SDF que nous voyons avec des chiens, de tous âges, qu’ils gardent, qu’ils traitent parfaitement bien, qui les aiment, et qui sont pour eux un véritable lien social et affectif.
Gardons le cap de nos valeurs, celles de l’écologie politique, pour réfléchir aux problèmes et leur trouver des solutions.
Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons avancer la tête haute.
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