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Bilan d’une formation

Spip à Porto Alegre (Brésil), pour femmes

par Perline
Décembre 2004 2004

Ce texte est un petit bilan, rapide, d’une formation qui a eu lieu dans le cadre du projet d’Échanges sur les pratiques portées par les femmes au Brésil et en France en matière d’économie solidaire, initié par les Pénélopes.

I. La formation

Les bénéficiaires de l’action sont des actrices de l’économie solidaire, femmes brésiliennes et françaises qui mènent collectivement une activité de production de biens ou services dans une logique de partage et de renforcement du lien social dans un territoire déterminé. Les femmes et groupes participants sont membres du Réseau International Femmes et économie solidaire, lancé en 2002. Le but de ce réseau est avant tout de rompre l’isolement, de renforcer la visibilité des initiatives et d’inviter toutes les femmes liées directement ou indirectement à la création d’activités économiques et sociales à participer à ces échanges. La solidarité et l’échange entre sociétés civiles sont les piliers du réseau, et donc de ce projet.

I.1. Constitution du groupe

Le groupe de femmes n’est pas homogène, les femmes présentent sont plus ou moins familières de l’ordinateur. Certaines n’ont jamais touché un clavier. Toutes sont extrêmement motivées.

I.2. Situation physique du cours

Le cours se déroule dans la Casa da convivência.

C’est un immense et très haut hangar, dont une partie était destinée à être un refuge pour les personnes qui vivent dans la rue. Ces personnes peuvent y dormir le soir, dans des dortoirs, et y manger.

La seconde partie est consacrée à des activités de jour pour ces personnes, dans des pièces séparées par des murs en bois d’un tiers de hauteur du hangar.

Dans cette seconde partie de la maison sont organisées des formations (manucure, musique, artisanat...), les personnes peuvent y prendre des douches (serviettes et savon sont fournis.).

Une semaine avant notre arrivée a été installé un espace numérique (telecentro) constitué de 10 ordinateurs en réseaux, faits de morceaux récupérés, sous système GNU/Linux et possédant des logiciels libres de toutes sortes, avec accès à Internet rapide (fibre optique). Un tableau blanc permet d’écrire de manière parfaite, la lumière est excellente.

La situation est techniquement très bonne dans ce cadre mais les quelques problèmes existant sont à souligner. D’un point de vue formation, certains écrans d’ordinateurs étaient flous, certains claviers non portugais, etc. Bref, uniquement des petits problèmes, comparés à l’installation générale, mais qui peuvent avoir des conséquences sur la qualité et les conditions de travail (multiplication des personnes sur un même ordinateur, fatigue plus grande, etc.).

De même que le bruit du hangar, celui des autres activités, de la pluie battante sur les tôles ondulées du toit, la question de la chaleur étouffante avec le soleil ont été des handicaps qui n’ont pas empêché les stagiaires de se concentrer et de s’appliquer.

I.3. Problématique et mise en place du cours

Les « handicaps » a priori de la formation : ce sont des femmes (plus anxieuses devant la technologie), il y avait peu de temps de formation (trois jours), les conditions de concentration étaient moyennes (bruit, chaleur, certaines n’ont pu assister à l’ensemble des trois jours, etc.).

Le contenu :

J’ai choisi une présentation différente de la logique normale de formation à un logiciel.

I.3.1. Première matinée

I.3.1.1. Présentation

Pourquoi est-on là ? Pour faire un site web.

Qu’est-ce qu’Internet ? Le mail (transit) et le web (fixe). On ne parlera pas du tout du mail.

Qu’est-ce qu’un site web ? Des informations affichées par celle qui fait le site web et lisibles par 6 milliards d’individus (potentiellement...).

Pourquoi avoir un site web ? Pour être vu, pour faire savoir ce que l’on fait, ce que l’on est, ce que l’on vend, par exemple. Le tout sans intermédiaire.

<Digression>

Il faut préciser que j’ai ajouté, comme je le fais toujours (je donne des cours de technologie pour femmes depuis près de 20 ans...) qu’il n’y a pas de question idiote, seules les réponses peuvent l’être.

Les femmes ont peur, peur d’être ridicules, peur de poser des questions idiotes, bref se sous-estiment en permanence.

J’ai pris soin d’alterner les indications générales, et destinées à toutes les participantes, à l’ensemble du groupe, avec les passages individualisés derrière chaque stagiaire, derrière l’ordinateur, en permanence, pour donner des conseils personnalisés.

Ainsi, il y avait à la fois un bénéfice général des questionnements de chacune (lorsque des problèmes ou des questions me paraissaient généralisables ou bien que plusieurs femmes me posaient le même genre de question), et une attention individuelle.

</Digression>

Comment va-t-on faire cela (un site web) ? Grâce à Spip, un outil de fabrication simple à utiliser et à maîtriser. Chacune d’entre vous pourra avoir son site sans s’occuper de technique de publication.

Spip est un logiciel libre, fait pour les utilisateurs, gratuit, il existe en une vingtaine de langues. Spip permet de donner la primeur au contenu, permet une démocratie participative, une collaboration pour faire son site, si on le désire, avec le public même.

Nous, les Pénélopes, avons fait un patron spécial pour les groupes du réseau Rifes.

Application : aller voir sur écran les sites des associations de Femmes en réseau (Fer), accessibles par le site des Pénélopes.

Explication de ce qu’est Femmes en réseau, explication des automasites [1] : un groupe désirant obtenir un automasite remplit un simple questionnaire, les codes lui permettant de gérer son site lui reviennent par e-mail. Ce groupe est ensuite totalement autonome sur son site.

Nous vous proposons de faire la même chose pour votre propre groupe.

Mais nous n’allons pas faire un faux site.

Ici et maintenant nous allons faire le site d’un vrai groupe de femmes : nous !

Nous sommes un groupe de femmes, avec des activités spécifiques, et nous voulons que le monde entier le sache.

<Digression>

Cette manière de procéder est idéale. Elle est même, à y réfléchir de plus près, et après cette expérience, la seule possible.

Nous faisons ce que nous préconisons. Nous sommes dans les conditions exactes dans lesquelles les femmes seront dans le cadre de leur groupe, avec, en plus, des conditions extrêmes : dix interventions ensembles sur le site, le collaboratif se touche au plus près ! Toutes les personnes peuvent être administratrices en même temps, ce qui multiplie les risques et les empiétements.

Enfin, le résultat est un véritable résultat collaboratif, un véritable site collaboratif de femmes solidaires. L’ambiance durant le stage est celle d’un groupe de femmes solidaires, qui s’entraident !

Toutes sont sorties de ce cours sans aucun doute ni sur la capacité générale à faire ce site, ni sur leur propre capacité à le faire, ni sur leur envie de le faire : évidemment, elles venaient de le faire !

</Digression>

I.3.1.2. Conditions techniques

Les demi-journées sont coupées en deux parties de 1h30 séparées par une pause café de ½ h.

J’ai demandé que à chaque quart de journée les personnes changent d’ordinateur et de partenaire. Et que chacune puisse manipuler la souris à son tour.

Cela permet de profiter des questions et connaissances des autres, de s’habituer à travailler avec d’autres, en collaboratif.

I.3.1.3. Contenu technique

Présentation générale et présentation des automasites, des sites réservés aux membres de Rifes par les Pénélopes.

Interdictions liées à ces sites (rubriques réservées, etc.). Distinction entre Spip et les automasites. Les automasites sont présentés avec quatre rubriques de base : ressources, brèves, agenda, pratique.

I.3.2. Première après-midi

Tout le monde entre dans le site sous le nom de l’administratrice « automasite ».

Puis chacune va créer deux identités pour elle-même : une sous forme de rédactrice, l’autre sous forme d’administratrice.

Les possibilités des rédactrices et des administratrices ne sont pas très différentes. La différence principale est que seule l’administratrice peut publier, les rédactrices ne peuvent donc jamais « publier » d’article.

Le login (code d’entrée) de chacune des identités doit être différent, le mot de passe de chacune des identités peut être le même.

Ensuite chacune se déconnecte du nom générique avec lequel elle est entrée précédemment : « automasite ».

Puis sur chaque ordinateur une stagiaire (parmi celles qui travaillent sur un même ordinateur) entre avec son propre login d’administratrice.

Ensuite chacune (chaque femme et non pas chaque ordinateur) crée un article avec le plus de champs possibles.

L’ensemble des femmes utilisant un même ordinateur change de place entre elles (celle qui manie le clavier et la souris), afin que ce soit effectivement chaque femme qui publie son propre article et que chacune ait accès à la publication.

Le contenu n’est pas très important, mais pour celles qui savent et peuvent taper au clavier, un petit texte sur ce que nous faisons est possible.

<Digression>

Bilan du premier jour :Le site est monté, il est prêt, il est visible : tout le monde a écrit un texte, nous avons un site de 20 textes !

Avec des femmes qui ne connaissaient pour certaines même pas la notion de clavier, sans aucune femme connaissant Spip, nous avons créé, en une journée, un site complet, collaboratif, visible par potentiellement 6 milliards d’êtres humains...

Cela a été extrêmement important pour la formation.

Des peurs se sont envolées immédiatement.

Une femme qui a passé la première journée à dire en permanence (ce n’est pas une image, chacune de ses phrases commençait par) : « je suis idiote », a attaqué (c’est le mot...) les journées suivantes de pied ferme et continué à tout faire parfaitement, donnant des conseils (tous pertinents) à ses voisines...

Pour moi c’est absolument ce que nous devons arriver à faire, en une journée faire ce que nous leur apprenons : un site collaboratif, composé de nombreux articles, rangés dans des cases.

Il ne faut surtout pas prendre un schéma de cours normal : commencer par l’intérieur, le fonctionnement interne, pour continuer en expliquant comment c’est fait et comment ça marche.

Quand on a peur ou qu’on est anxieux il ne faut surtout pas tenter de solliciter l’esprit, mais les mains. La plupart des femmes sont (à une petite exception près) des femmes de terrain, d’artisanat ; et leur plaisir est la fabrication. Il faut solliciter le plaisir avant tout, et le résultat rapidement, pour accéder, plus tard, à la réflexion.

Sinon, c’est chiant...

Ce n’est que quand on a réalisé, qu’on a vu, qu’on a construit ce pour quoi on est là (et, dans notre cas, vite et sans douleur) qu’on peut être réceptif au côté réflexion.

</Digression>

I.3.3. Seconde matinée

Explication du fonctionnement de Spip.

Partie publique, partie privée,

Les données, la base de données.

La racine du site, les rubriques, les articles, les éléments à ne pas toucher (notés dorénavant TECHNICAL ONLY).

Explication de la page d’accueil des automasites des Pénélopes :

L’en-tête et la partie centrale. Celle-ci comprend les quatre rubriques à la racine du site, chacune d’une couleur différente, dont l’affichage est automatique (dernier publié en date). La dernière (violette) est décidée manuellement : paraît un article auquel on a attribué le mot-clé « Une ». Explication des mots-clés.

Application du nombre illimité d’articles (exemple : l’Humanité, (http://humanite.presse.fr/) plus de 450 000 articles à ce jour).

I.3.4. Seconde après-midi

A mon invitation, l’association Software livre mulher a présenté ce qu’est le logiciel libre.

La seconde partie de l’après-midi était “libre” de travail, évidemment uniquement sur le site automasites.

Chacune faisait ce qu’elle voulait, étudiait ce qu’elle voulait, des fonctions vues, des visites d’autres fonctions, etc.

J’étais « à la demande », une espèce de cours particulier dans un cadre collectif.

<Digression>

Cette partie est indispensable et a été très fructueuse. Elle permet aux stagiaires de canaliser leur fatigue en se dirigeant vers des intérêts personnels. Elle permet d’avoir l’impression de moins ou ne pas travailler en faisant du travail non directif et non collectif.

</Digression>

A 14h30, on a vu la présidente des Pénélopes, Joëlle, « entrer dans le site ». En effet, le nom des participantes au site apparaît en haut de l’écran, en temps réel.

Ce fut une grande surprise, et une grande émotion. On a pu voir à l’oeuvre le travail collaboratif ainsi que la démocratie participative, à des milliers de kilomètres de distance, des heures différentes, etc.

Joëlle a intégré un texte de remerciement et de compliments sur le travail fait, je l’ai traduit à la volée, toutes ont été très touchées, et particulièrement émues.

Il faut absolument réitérer cet échange, cette fois de manière préméditée. Essayer, pour celles qui sont chez elles, de se brancher sur le site pour que leur nom apparaisse. Imaginons des femmes de Rifes de partout dans le monde venir dire bonjour à celles qui sont en train de se former...

I.3.5. Troisième journée

Nous allons aujourd’hui à la fois apprendre à faire un communiqué de presse et réviser les fonctions apprises, ainsi qu’en découvrir d’autres et, surtout, apprendre à chercher soi-même dans l’aide ce dont on a besoin.

Car il ne faut pas oublier que le but de ce site est la visibilité. Or il faut prévenir la presse pour l’informer de ce que vous faites, pour relayer cette information.

Le communiqué de presse devra annoncer une nouvelle (réelle) : des femmes réunies pour une formation ont créé en trois jours un site web collaboratif, sans jamais avoir eu aucune expérience de ce type auparavant.

N’oubliez pas que le site que nous sommes en train de fabriquer est réel, que 6 milliards de personnes peuvent potentiellement voir ce site.

Communiqué de presse

Un communiqué de presse, pour être lu par les journalistes et être susceptible de les intéresser, doit répondre à certains critères (internationaux) :
- sa taille ne doit pas dépasser une feuille,
- chaque paragraphe fait maximum 6 lignes,
- les informations doivent être annoncées par ordre d’importance décroissant. En d’autres termes, on doit pouvoir couper après le titre, le premier paragraphe, le second paragraphe, etc. Et à chaque fois avoir une information complète et de plus en plus générale. Chaque donnée doit être totalement explicite,
- il faut indiquer, dans l’ordre titre, lieu, date,
- le premier paragraphe contient toute l’information, éventuellement un second paragraphe détaille un tout petit peu plus,
- le paragraphe suivant contient une citation, entre guillemets, avec le nom et le titre de la personne citée (responsable d’association, spécialiste, etc.),
- ensuite indiquer un paragraphe de généralités, sur les buts de l’association par exemple,
- le communiqué se termine par le nom, titre et les coordonnées téléphoniques et mail du ou des contacts, cette personne doit être au courant, être à l’écoute et avoir de plus nombreuses informations comme des noms de personnes vers qui diriger le journaliste, etc.

Travail sur le site (ce qui est écrit ci-dessous (pendant le cours au tableau) doit absolument être fait. Pour la première et seule fois, les ordres sont rigides, personne ne doit diverger)
- Entrer comme rédactrice.Puis essayer absolument de faire les choses suivantes, parmi celles que vous avez la possibilité de faire (si vous ne pouvez pas, ne le faites pas).
- Écrire le communiqué de presse, en remplissant tous les champs possibles.
- Choisir la rubrique dans laquelle vous voulez déposer le communiqué.
- Créer un nouveau groupe de mots-clés.
- Inclure dans ce groupe un mot-clé que vous choisissez (avec un nom en référence à vous, pour que ce soit visible, par exemple, si vous vous appelez Nadia « femmes_nadia »).
- Associer ce mot-clé à votre article.
- Attacher une image (un logo) à votre article.
- Mettre la date de demain.
- Créer un site ami, lié à la rubrique dans laquelle est créé votre article.
- Intégrer un logo lié à ce site.
- Publier en ligne votre article.

Ensuite vous m’appelez pour que je vérifie ce que vous avez fait, ce que vous n’avez pas fait, mais que vous auriez pu faire en tant que rédactrice. Cela permet de découvrir de nouvelles fonctions.

Puis vous déconnectez, et entrez de nouveau, cette fois comme administratrice (avec l’autre login que vous avez créé le premier jour), et ferez ce que vous n’avez pas pu faire comme rédactrice.

<Digression>

Cette partie est extrêmement importante. Nous sommes en situation réelle. Le communiqué de presse est fait selon des méthodes réelles, le contenu est réel.

On a l’occasion de voir qu’il existe des manières différentes de rédiger un communiqué de presse, malgré des critères assez rigides sur un même sujet.

La pédagogie des demandes techniques permet de :
- Voir de nombreuses fonctions en action, pour une raison véritable.
- Distinguer ce que peuvent faire les rédactrices : partie absolument indispensable à l’administratrice que sera ensuite la stagiaire pour qu’elle sache quoi demander ensuite à ses rédactrices : ni trop (impossibilités techniques) ni trop peu (gain de travail d’administration).
- C’est pourquoi il faut absolument vérifier, lorsqu’elles pensent avoir fait tout ce qu’elles pouvaient faire, leur travail de rédactrice. Et ne les laisser passer administratrice qu’ensuite. Rappelons que depuis le début du cours elles sont administratrices et que c’est la seule fois qu’elles sont confrontées aux limites de la rédactrice.
- La question du « site ami » est importante. Selon la stagiaire, le résultat est varié. Certaines utilisent le champ de lien privilégié qui existe dans chaque article. D’autres font un lien à l’intérieur du texte, ou dans un champ tel le post scriptum.

Ce n’est qu’ensuite que j’explique (car il est quasiment impossible de le trouver seule en si peu de temps) les sites référencés et les possibilités d’annuaires de sites. C’est une occasion de montrer que les termes avec les quels on pense ne sont pas (toujours) ceux à rechercher dans les termes officiels ou l’aide de Spip, qu’il y a plusieurs manières de présenter une même chose, sans qu’il y en ait une bonne et d’autres mauvaises.
- En tout état de cause, toutes ont utilisé seules l’aide en ligne et de manière efficace.

</Digression>

I.4 Questionnaires

J’ai préparé la veille du cours, deux questionnaires (la traduction et le dépouillement de ces questionnaires sont en annexes de ce texte) : un de bilan (à remplir à la fin de la formation), et un de renseignements à froid. Ce dernier fut distribué la veille du premier jour de la formation, lors de la réunion de préparation, et à remplir immédiatement, sans connaissance aucune en provenance du cours.

Je l’ai dépouillé le soir même.

Le second questionnaire, bilan de fin de cours, pouvait être rendu plus tard, y compris par mail ou courrier. J’ai dépouillé le soir même ceux qui m’avaient été rendus le dernier jour de la formation.

Ces questionnaires, et ces questions-là, sont extrêmement intéressant pour progresser et changer éventuellement les cours d’une fois sur l’autre. Tout en relativisant les cultures et les connaissances qui, à l’évidence sont différentes d’un continent à l’autre et d’un pays à l’autre.

I.5. Conclusions et recommandations

I.5.1. Philosophie et application pour l’enseignement de Spip à des femmes

Habituellement, les formations sont faites PAR des formateurs et non POUR des stagiaires.

L’analyse du questionnaire rendu la veille de la formation montre quels sont les profils des stagiaires et aide à tourner la formation dans leur sens.

Dans un cours de femmes et technologie, les femmes sont encore plus réticentes à poser des questions, ayant toujours l’impression d’être ridicules.

Entre femmes, la parole est plus libre, la honte, le ridicule et le sentiment d’infériorité moindres.

La formatrice femme apporte des réponses différentes, a des relations plus chaleureuses et moins ambiguës avec les stagiaires, le principe de séduction n’agit pas de la même manière.

Une femme formatrice fera attention à plus valoriser les femmes stagiaires.

Les réponses au questionnaire m’ont révélé l’importance de la formatrice femme sur l’auto-valorisation des femmes stagiaires, les diplômes et connaissances de celle-là rejaillissant sur celles-ci, selon le principe « une femme a pu le faire, des femmes peuvent donc le faire ».

Habituellement, la formation de Spip c’est : installer Spip, trouver, comprendre et utiliser la base de données, etc.

Dans le livre-dossier que j’ai écrit sur Spip (Microapplication), j’avais déjà choisi de proposer un plan qui privilégiait l’utilisateur qui se retrouvait à devoir utiliser Spip et être opérationnel immédiatement. Je considère d’abord le rédacteur (qui ne connaît pas et n’a souvent pas besoin de connaître la manière dont Spip fonctionne) puis, j’avance en considérant l’intérêt que que chacun-e peut porter au fur et à mesure de son implication.

Les logiciels en général, et Spip en particulier, sont fait dans un but, avec une certaine philosophie.

Il est donc logique de penser à l’enseigner dans cette même philosophie.

Cela est encore plus vrai pour l’enseignement à des femmes, plus encore à des femmes dans des situations de plus en plus infériorisées, telles celles du quart-monde.

Conseil : Demander aux organisatrices de préparer une vraie stratégie de communication envers les médias locaux : annonce avant de l’événement, communiqué et/ou conférence de presse après la formation.

Une photo de groupe et un petit papier dans les journaux locaux aidera, à la fois les femmes présentes et les associations organisatrices à se valoriser vis-à-vis d’elles-mêmes et de l’extérieur ; donnera des idées à d’autres, et permettra un support pour de futures demandes d’aides, de subvention, de prêt de salle, de matériel, etc.

I.5.2. Technique pour la formatrice

Attention aux mots de passe.

Les claviers sont différents : casse-tête pour taper correctement et rapidement ses mots de passe.

En général le milieu du clavier et le clavier numérique sont les mêmes. Éviter les lettres en bordure de clavier (a, q, n, m, w...)

En résumé

Cette expérience de formation -expérience pilote- d’échange ainsi réalisée a été très bonne, très efficace et a permis d’identifier des stratégies de cours, des modifications et perfectionnements pour les futurs échanges.

Cela est extrêmement encourageant.


Annexe 1

Questionnaire à remplir et à rendre avant le début de la formation

Généralités

Avez-vous déjà vu un ordinateur oui non

Avez-vous déjà utilisé un ordinateur oui non

Si vous avez répondu oui :

Depuis quand ?

Pour faire quoi ?

Traitement de texte

Calculs

Données

Autres (décrivez quoi)

Savez-vous quel logiciel vous avez déjà utilisé oui non

Pour quel type de travail (remplir le tableau)

Logiciel Travail

Avez-vous déjà utilisé Internet oui non

Si oui, depuis quand ?

Si oui, pour faire quoi ?

Avez-vous déjà utilisé l’e-mail ? Oui, non

Si oui,pour faire quoi ?

Avez-vous déjà utilisé le web ? Oui non

Si oui, pour faire quoi ?

Avez-vous déjà visité des sites ? Oui non

Si oui, pour faire quoi ?

Avez-vous déjà utilisé un moteur de recherche sur Internet ?

Si oui, savez-vous le(les)quel (leur nom) ?

Cours

Selon vous, cette formation est destinée à faire quoi ?

Si vous avez répondu à cette question :

Connaissez-vous déjà un peu de ce sujet ou n’avez-vous aucune connaissance à ce sujet ?

Qu’espérez-vous de cette formation ?

Quelle est l’importance, selon vous, qu’il n’y ait que des femmes dans cette formation ?

Pourquoi ?

Quelle est l’importance, pour vous, que la formatrice soit une femme ?

Pourquoi ?

Si vous le désirez :

Nom du groupe

e-mail du groupe

votre nom

votre e-mail


Annexe 2

Questionnaire à remplir à la fin de la formation

(pourra être rendu plus tard, par mail, courrier, etc.)

Cours

Quelle fut l’importance, selon vous, que la formatrice soit une femme ?

Pourquoi ?

Pensez-vous que la formatrice a enseigné de manière différente de celle d’un homme ? Oui non

Pourquoi ?

Qu’avez-vous aimé de la formatrice ?

Que n’avez-vous pas aimé de la formatrice ?

Avez-vous déjà eu de mauvaises expériences d’enseignement avec un homme oui non

Pourquoi est-ce arrivé ?

Qu’avez-vous appris durant cette formation ?

Qu’a-t-il manqué à cette formation ?

Qu’aimeriez-vous maintenant pour compléter cette formation ?

Que désirez-vous ajouter ?

Si vous le désirez :

Nom du groupe

e-mail du groupe

votre nom

votre e-mail


Annexe 3

Dépouillement du questionnaire avant le début de la formation

Généralités

Avez-vous déjà vu un ordinateur oui 21 non 0

Avez-vous déjà utilisé un ordinateur oui 19 non 2

Si vous avez répondu oui :

Depuis quand ? 4 sans réponse, 17 depuis longtemps

Pour faire quoi ?

Traitement de texte la majorité mais pas toutes

Calculs certaines

Données certaines

Autres (décrivez quoi) Internet, quelques confusion sur les termes

Savez-vous quel logiciel vous avez déjà utilisé oui non

De nombreuses réponses positives mais mélanges dans la notion de « logiciel libre » et du nom même du logiciel, nom du logiciel, etc.

Pour quel type de travail (remplir le tableau)

|Logiciel |Travail |

Avez-vous déjà utilisé Internet oui non souvent oui

Si oui, depuis quand ?

Si oui, pour faire quoi ? Des recherches, un peu citent le mail

Avez-vous déjà utilisé l’e-mail ? Oui, non oui

Si oui,pour faire quoi ? Réponses correctes (communiquer avec des gens)

Avez-vous déjà utilisé le web ? Oui non Nombreuses réponses négatives, chez celles qui ont répondu avoir utilisé Internet pour des recherches. Montre la méconnaissance des termes. Explique en partie la difficulté de compréhension entre Spip et les automasites par exemple.

Si oui, pour faire quoi ?

Avez-vous déjà visité des sites ? Oui non

Réponses en général cohérentes avec la question Internet-recherches. Donc le mot site est compris, le mot web non.

Si oui, pour faire quoi ?

Avez-vous déjà utilisé un moteur de recherche sur Internet ?

Réponses pertinentes, malgré la confusion, mais quasi générale et très facilement explicable entre moteur et annuaire.

Si oui, savez-vous le(les)quel (leur nom) ? Différents noms sont donnés.

Cours

Selon vous, cette formation est destinée à faire quoi ?

Pas de bonne réponse, ce qui est normal vu que même les organisatrices ne le savaient pas, vu qu’elles n’avaient pas demandé !

En revanche reviennent : construire des pages sur internet, échanges de femmes, apprendre la technologie,

Si vous avez répondu à cette question :

Connaissez-vous déjà un peu de ce sujet ou n’avez-vous aucune connaissance à ce sujet ?Généralement non.

Qu’espérez-vous de cette formation ?

Faire des pages sur Internet. Une fois Spip est cité (?!)

Quelle est l’importance, selon vous, qu’il n’y ait que des femmes dans cette formation ?

Pourquoi ?

L’immense majorité (sauf deux brésiliennes et une française, si on exclut les réponses des hommes) pensent que c’est important et argumentent sur le côté humain-technique (plus à l’aise...) et féministe (un cours de technologie que pour femmes, c’est féministe, en gros).

Quelle est l’importance, pour vous, que la formatrice soit une femme ?

Pourquoi ?

Trois types de réponses :

il est normal que dans un cours de femmes, ce soit une femme qui enseigne.

Nous devons nous valoriser, il est important de voir que des femmes sont calées en technologie.

Les femmes sont plus douces, plus tendres, plus patientes, nous sommes plus à l’aise.

Si vous le désirez :

Nom du groupe

e-mail du groupe

votre nom

votre e-mail

Seul(s) deux n’ont pas laissé leurs coordonnées.


Annexe 4

Dépouillement du questionnaire à la fin de la formation

Cours

Quelle fut l’importance, selon vous, que la formatrice soit une femme ?

Pourquoi ?

Pour toutes (sauf les françaises,quin’ontpas signé) : très important. Se sentent plus à l’aise.

Pensez-vous que la formatrice a enseigné de manière différente de celle d’un homme ? Oui non

oui

Pourquoi ?

La dynamique est différente, l’homme est plus rigide, elle a plus de patience, son langage est plus direct, comme les femmes aiment, les femmes se sont senties plus à l’aise, plus de douceur (eh oui !!!),

Qu’avez-vous aimé de la formatrice ?

La didactique, la clarté des informations, la patience, l’énergie, la manière dont elle nous a traitées : comme une amie, les connaissances transmises, le haut niveau de connaissances, l’accessibilité de la communication, l’effort pour se faire comprendre devant le groupe, la manière dont elle a répondu aux demandes des participantes du cours, elle connaît beaucoup du sujet qu’elle enseigne, la capacité d’entendre des « bêtises » et avec intelligence et bonne humeur s’arranger pour que nous comprenions ce qu’elle explique.

Que n’avez-vous pas aimé de la formatrice ?

Rien !

Une Brésilienne précise que le fait de devoir faire le cours en deux langues les a empêchées d’avoir plus d’attention de la part de la formatrice.

Avez-vous déjà eu de mauvaises expériences d’enseignement avec un homme oui non

Pourquoi est-ce arrivé ?

Quelques unes répondent oui, autoritarisme, supériorité.

Qu’avez-vous appris durant cette formation ?

Une nouvelle forme de considérer la technologie, que sans peur et avec patience et onne volonté on peut faire des merveilles, des éléments pour faire un site internet, Spip.

Qu’a-t-il manqué à cette formation ?

Du temps, des ordinateurs, un plan écrit pour suivre les explications.

Qu’aimeriez-vous maintenant pour compléter cette formation ?

Des informations sur l’hébergement, comment avoir son propre site, approfondissement, augmenter les relations avec les Pénélopes.

Que désirez-vous ajouter ?

Faire son site, avoir de l’aide, une liste par mail d’aide sur Spip.

Si vous le désirez :

Nom du groupe

e-mail du groupe

votre nom

votre e-mail

Voir en ligne : Les Pénélopes

Notes

[1système mis au point par les Pénélopes, destiné à créer automatiquement des sites prêts à remplir, à partir d’un simple formulaire.