Que ce dernier soit cycliste, ou "pratiquant" n’importe quel autre sport de" haut niveau", et qu’il utilise des produits, le "sportif" - en garant de la cote des actions de son ou de ses sponsors - ne supporte pas que la justice agisse à son endroit comme à l’égard de tout citoyen. Médias et publics confondus, loins de leur jeter la pierre, se complaisent à encourager et à plaindre ces camés de luxe.

" Un spectateur [du Tour] :" - à G. Holtz qui lui demande ce qu’il a sur le coeur - Ce que j’ai sur le coeur ?, he bien, il ne fallait pas virer l’équipe Festina, voilà monsieur !" Autrement dit, ce que ce même public est sensé craindre comme "le grand fléau de cette fin de siècle", la drogue, voilà qu’il ne comprend pas que l’on prive "ses" amuseurs publics de leurs cachoux ; et que par dessus le marché [c’est le cas de le dire], cette « vilaine » police fasse - de bon gré ? - son boulot.

Comme le dit pour une fois fort pertinement l’innénarrable Patrick Chêne, "c’est l’incompréhension qui domine". En fait, le dopage est/était/sera largement admis, sauf qu’il ne fallait/faut/faudra pas en parler ! Si tous les utilisateurs de stupéfiants se mettaient en grève, quelle rigolade ! En revanche certains ne doivent pas rire du tout : les sponsors ! Si tant est qu’ils tiennent jamais à une image de respectabilité, que les gamins du peloton sont entrain de mettre à mal. Mais que dis-je ? Il se pourrait bien aussi qu’ils se frottent les mains, à voir les regrets les mieux partagés de cet été 98 : "fallait pas toucher à Festina" !

Surveillons de près les pages "bourse" de nos quotidiens… Je ne suis pas certain que Festina, ni aucun autre sponsor perde de l’argent ces jours ci. C’est ça "la gagne à n’importe quel prix" ! Ce sont ces équipes qui portent des noms saugrenus, au service de l’argent. De celui que les coureurs gagnent (à leurs risques et périls ; en toute connaissance de cause), mais surtout de la manne que ces panneaux publicitaires sur deux roues rapportent aux entrepreneurs néolibéraux qui s’engraissent à bon compte sur la chair à bitume, à Stade de France, à Rolland Garros.

Noah avait soulevé le lièvre il y a quelques années… Qu’à cela ne tienne, il était urgent d’attendre ! On m’a déjà objecté que le cyclisme avait toujours été "dopé" ; qu’on le savait depuis longtemps… Que les pays de l’Est.. gnah gnah gnah… depuis toujours… gnah gnah gnah… ! Eh bien soit, les pays de l’Est "vendaient" [fort mal] leur politique, via les "exploits" de leurs "athlètes". Dans ce cas, on défendait une idéologie. Aujourd’hui on ne défend plus que les marchés ! Et toute la sous-idéologie en kit qui est derrière : celle des Madelin et Gringrich, grands maîtres aux jeux de rôles des marchés pourvoyeurs de misère (les sacrifices qu’il "faut" - c’est eux qui le disent - conssentir à leur Shivah : la Croissance !. Idéologie d’enculés, passés maîtres dans l’art d’endormir la "populace". Il suffit de voir à quel point le public "populaire" ne supporte pas qu’on lui casse les idoles que "les marchés" lui fabriquent… "Panem et Circensenses" sans le "panem". Peu importe, ils en redemandent !

La cerise sur le gateau réside dans la courte allocution du PDG du Tour, Jean-Marie Leblanc, qui affirme avoir "fumé le calumet de la paix" avec les "tuniques bleues" (la police), afin que les petits chéris soient ménagés ce soir, à la prochaine opération de police ! Mince, je serais un clandestin (drogué, sans papier, exclu) je prendrais ce monsieur pour défenseur. Plus efficace que ler meilleur des avocats, le mec ! Ah mais j’oublais ! Je ne suis pas homme-sandwich ! Je n’ai rien contre les sportifs. Ces gamins sont à la solde de leurs employeurs. De la viande à fric ! Il serait mal venu de leur faire la morale. C’est toute une société qui se dope pour tenir malgré les mauvais coups de ceux qui détiennent assez de pouvoir pour réhabiliter l’esclavage, fût-il en en dossart !

On s’indigne parfois des salaires insensés accordés à ces nouveaux héros, mais que dire des "bols de riz" que l’on verse aux anonymes ? Il est là le véritable scandale ! Alors, les copains, Act-Up, CIRC, les assos qui vous coltinez par "raison sociale" du "coupable en puissance", RDV aux Champs-Elysées à l’arrivée du Tour (sur fond de Bashung), pour exiger le respect de notre dignité et de notre confort, et si jamais on devait nous interpeller, dire que nous sommes cyclistes ! Les gardes à vue sont insupportables ? Mise à poil, fouille approffondie sont donc intolérables ? Mais oui ! Plus personne ne peut plus dire qu’il ignore la condition de l’interpellé. Cela changera-t-il les choses ? On verra. Le pire est qu’aujourd’hui, la question devient secondaire.

Ce qui se passe dans le sport n’est jamais que le reflet de la société qui l’adule.

Et dire qu’un million et demi de personnes se sont rassemblés un soir de juillet, sur les Champs pour clamer "Zizou Président".

Vive le sport ! Un petit rail "Président" ?


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