Adémocratie et mensonges
Le programme nucléaire français décidé
Par Perline, lundi 25 novembre 2002 à 00:00 :: Nucléaire ::#91
Une petite note locale, dans un journal, confidentiel, Les infos, "Groupe multimédia de la région diépoise", et l’on apprend soudain que la décision de reprendre un vaste programme nucléaire est prise !
"Le renouvellement du parc nucléaire devrait débuter à Penly. Selon un rapport d’EDF, signé par son président François Roussely, « le réacteur du futur » EPR (European Pressurised Reactor) a besoin d’un site nucléaire pilote, et Penly est premier sur la liste. Une annonce qui fait l’effet d’une bombe, bien que Bruno Héron, directeur délégué de Penly ne nie pas vraiment « la place disponible et les lignes déjà en place pour l’accueillir », il tient a rappeler cependant qu’il s’agit « d’une décision gouvernementale ! »"
Une décision gouvernementale, donc. On ne parle pas de débat public, de décision prise par les Français.
Oubliées les petites phrases :
"Notre politique énergétique doit tendre à la diversification, car nul ne sait de quoi l’avenir énergétique de la planète sera fait. Aucun grand pays ne peut plus s’en remettre au " tout pétrole ", ou au " tout nucléaire "." Jacques Chirac, Président de la République, à Orléans le 03 mai 2001.
"Ensuite, la diversification des sources d’énergie. Cessons de regarder les énergies renouvelables avec condescendance, comme je le constate encore trop souvent. Le solaire thermique, l’éolien, la géothermie ou la biomasse doivent occuper plus de place dans notre consommation d’énergie. Toute part de marchés supplémentaires pour ces énergies, ce sera moins de pétrole, de charbon et de nucléaire." Jacques Chirac, Président de la République, à Avranches le 18 mars 2002.
Plus que jamais il faut soutenir ceux qui se battent contre un nouveau programme nucléaire, qui ne peut laisser aucun euro disponible pour quoi que ce soit d’autre comme choix : déjà l’Ademe voit ses crédits diminuer, de 34,5 % en 2003, et son directeur, Pierre Radanne, écologiste de longue date et défenseur des économies d’énergie, remplacé par une technocrate, Michèle Pappalardo [1].
La France décide, ainsi, en toute connaissance de cause, de ne pas tenir ses engagements internationaux en matière d’effet de serre et de promotion des énergies renouvelables.
Rejoignez, soutenez, le réseau Sortir du nucléaire, qui a révélé cette décision adémocratique et contraire aux prises de position officielles, de construire l’EPR en France.
[1] Conseiller référendaire à la Cour des comptes, âgée de 45 ans, énarque, elle a notamment été directrice du cabinet de Michel Barnier (alors RPR) au ministère de l’Environnement entre 1994 et 1996 et directrice générale de France 2. Elle est actuellement chargée de mission auprès de la ministre de l’Ecologie, Roselyne Bachelotex-RPR), et de sa secrétaire d’Etat, Tokia Saïfi (UMP, ex-DL), en vue de préparer la stratégie nationale française du développement durable. (AFP, 19/1/2002)
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